Lorsque le couple est en crise, il s’enlise dans un marécage de contradictions qui semblent insolubles. Chacun des conjoints porte alors une attention particulière aux comportements négatifs de l’autre, entravant toute capacité de réaction aux comportements positifs.

Quand chacun reproche à l’autre d’être la cause de sa souffrance et se vit comme une victime, quand chacun ne voit plus que les problèmes que l’autre lui apporte, le couple est arrivé dans une impasse et n’arrive plus à sortir de ce système de ressentiment et d’accusations réciproques.

Le but d’une thérapie n’est pas de déterminer qui a tort ou raison, mais plutôt de rétablir la communication et l’entente, le respect mutuel. Le couple est une entité qui a ses règles, ses codes, ses habitudes, et il arrive que les deux partenaires ne s’y reconnaissent plus. Le thérapeute donne les moyens à chacun d’exprimer ses insatisfactions par rapport à la relation et non par rapport à l’autre. Ce changement de perspective permet d’entrer dans un processus de collaboration conjointe pour revoir le « contrat » sans viser à changer l’autre, car c’est impossible. On sort du règlement de comptes destructeur pour devenir constructif.

L’utilité des thérapies de couple :

Un  moyen  efficace de sortir de cette situation est d’introduire un médiateur, c’est-à-dire un thérapeute dans le système, donc dans le couple. Son rôle sera de déstabiliser les forces en jeu et d’établir un équilibre fondé sur de nouvelles règles. Chaque conjoint aura devant le thérapeute un nouvel interlocuteur qui sera imperméable à ses manœuvres. Tel conjoint qui s’enferme dans le silence ne pourra plus se murer dans son mutisme. Tel autre, plutôt dans l’agressivité, sera ramené à sa colère.

Qu’implique la thérapie de couple ?

1) Le travail sur l’inconscient
Au niveau inconscient, chacun des conjoints reproduit dans la relation de couple son modèle parental et certaines des interactions de son enfance. Pour enrayer le dysfonctionnement, il faut mettre en lumière ces souffrances du passé. D’une manière générale,  le choix d’un partenaire est profondément lié à notre histoire.

Le sentiment amoureux tire son origine dans l’histoire du manque initial qui, par définition, ne saurait être comblé. Avec la rencontre naît l’illusion que cette relation amoureuse va nous valoriser en réaffirmant notre identité ».

Du coup, dès les premières difficultés, la blessure narcissique sera très grande puisque les conflits renverront au manque d’estime de soi.

2) Le travail sur la communication
Les conflits conjugaux sont souvent liés à des problèmes de communication : on ne s’écoute pas, on ne s’entend pas et on réinterprète subjectivement ce que dit l’autre. Le thérapeute explore les ambiguïtés et les contradictions dans la communication du couple.

3) Le travail sur la relation
Le thérapeute travaille sur les interactions entre les membres du couple plutôt que celle des spécificités de chacun des partenaires.

Par ailleurs, le couple sera regardé en référence au milieu familial dans lequel il émerge et se développe. Il est considéré comme un système autorégulé où chacun s’attribue, autant qu’on lui attribue, une place et un rôle. Que ces derniers changent et le couple vacille.

4) Le travail sur les comportements
Le traitement comportementaliste consiste à obtenir une liste d’objectifs de changements comportementaux de la part de chaque partenaire. Le couple est considéré comme un lieu d’échange entre des bénéfices et des sacrifices.
Tout en reconnaissant l’importance du passé des deux partenaires, les thérapeutes de couple comportementalistes se concentrent sur les événements actuels qui influencent les interactions entre les deux partenaires. La thérapie vise alors à comprendre les événements qui se présentent : un changement de travail qui mobilise l’un des conjoints au dehors, une maîtresse/un amant ou l’arrivée d’un enfant.